Nous sommes confrontés à des changements environnementaux sans précédents : déforestation, pollution, perte de biodiversité…

Face à cette crise climatique et écologique, les consommateurs et producteurs remettent en question leurs habitudes et leurs pratiques.

L’importance de l’alimentation dans les émissions de gaz à effet de serre (GES)

En France, les émissions de GES issues de l’alimentation s’élèvent à un quart de l’empreinte carbone des ménages. Parmi ses émissions, la production agricole est le premier poste d’émissions, le second étant les transports. En effet, chaque année, 1 360 km par personne sont parcourus pour les achats alimentaires et la restauration hors domicile. Il est estimé que l’alimentation des ménages en France métropolitaine aurait généré 201 Gt.km de transports de produits alimentaires (à titre de comparaison, le trafic intérieur, toutes marchandises confondues, était de 282 Gt.km en France en 2013, hors transit).

Il est ainsi essentiel de réduire les émissions liées à l’alimentation et cela passe par une production plus durable, et des achats locaux. Les consommateurs en prennent de plus en plus conscience et les producteurs développent un nouveau schéma de distribution, les circuits courts.

Les circuits courts, qu’est-ce que c’est ?

Selon la définition du Ministère de l’agriculture, les circuits courts sont un mode de commercialisation de produits agricoles caractérisé « soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire ».

Ainsi, ce mode de commercialisation se base sur une consommation locale des produits qui permet à la fois une réduction des déplacements et des déchets ainsi qu’une rémunération plus juste des producteurs. Les circuits courts contribuent donc à la fois à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et au maintien de l’agriculture.

Par ailleurs, ils présentent aussi l’intérêt d’impliquer les consommateurs en les faisant participer activement, par un changement de leurs habitudes de consommation, à une action efficace contre le changement climatique.

Des bénéfices mais sous certaines conditions …

Pour que les effets des circuits courts soient réellement bénéfiques, certaines conditions liées au mode de production, au transport et à la conservation des produits doivent être respectées.

L’agence de l’environnement souligne que le mode de production est plus important que le mode de distribution, accentuant l’importance du « acheter de saison ». En effet, l’ADEME précise que si les produits sont produits localement mais sous serre chauffée, ceux-ci pourraient consommer plus d’énergie et émettre plus de GES que les produits importés de pays où ils sont cultivés en plein air, même en incluant le transport.

Un autre point d’attention concerne la prise en compte des déplacements des consommateurs. En effet, si en raison d’une dispersion des points de ventes et de distributions, chacun fait 10 km en voiture pour aller chercher 2 kilos de tomates, cela aura un impact négatif sur le bilan carbone !

Les circuits courts pour une agriculture locale et durable !

Malgré les points de vigilances relevés, les circuits courts répondent à de nombreux besoins importants : diminution des émissions de GES, diminution des déchets, lutte contre le gaspillage, meilleure rémunération des producteurs…

Les circuits courts sont donc bien une solution pour consommer plus durablement. Mais ils ne sont pas le seul levier d’action pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre liées à l’alimentation : d’autres leviers existent, à commencer par la lutte contre le gaspillage alimentaire. Mais c’est un autre sujet…