Informations du rapport de gestion, relatives aux enjeux de durabilité (CSRD)
Déclaration de performance extra-financière

Les obligations des entreprises en matière de reporting extra-financier ne cessent d’évoluer.
Nous vous expliquons ici les enjeux de la CSRD, et nous vous présentons notre démarche d’accompagnement.

Les obligations de reporting des entreprises en matière sociale et environnementale

Les obligations des entreprises en matière de reporting extra-financier ont été redéfinies par l’ordonnance n°2023-1142 du 6 décembre 2023, qui transcrit en droit français :

  • la directive (UE) 2022/2464, dite « CSRD », du Parlement européen et du Conseil du 14 décembre 2022,
  • le règlement délégué (UE) C(2023)5303 de la Commission du 31 juillet 2023, définissant les Normes Européennes d’Information en matière de Durabilité (« European Sustainability Reporting Standards » ou « ESRS »).

Cette ordonnance précise qu’à compter du 1er janvier 2025, les entreprises soumises à obligation d’information en matière de durabilité doivent ajouter à leur rapport annuel de gestion, notamment (article L. 232-1 du code de commerce) :

  • des indicateurs clefs de performance non financière ayant trait à leur activité spécifique, notamment des informations relatives aux questions d’environnement et de personnel ;
  • les principaux risques et incertitudes auxquels elles sont confrontées ;
  • des indications sur leurs objectifs et leur politique de couverture pour chaque catégorie principale de transactions prévues pour lesquelles elle font usage de la comptabilité de couverture ;
  • des indications sur leur exposition aux risques de prix, de crédit, de liquidité et de trésorerie.

Les grandes entreprises (au sens des articles L. 230-1 et D. 230-1 du code de commerce) devront également y ajouter des informations sur :

  • leurs ressources incorporelles essentielles,
  • la manière dont leur modèle commercial dépend de ces ressources,
  • en quoi ces ressources constituent pour elles une source de création de valeur.

Les informations en matière de durabilité doivent faire l’objet d’une section distincte du rapport de gestion (article L. 232-6-3 de code du commerce).

Suis-je concerné par la CSRD ou la DPEF ?

L’obligation d’établir annuellement un reporting en matière sociale et environnementale s’applique aux entreprises européennes non cotées vérifiant au moins deux des trois critères suivants : au moins 250 salariés permanents, au moins 50 millions d’euros de chiffre d’affaires, au moins 25 millions d’euros au bilan. Elle s’applique aussi à la plupart des entreprises cotées et à de nombreuses filiales françaises de grandes entreprises non européennes.

Tout cela, comme la première année de reporting obligatoire, dépend de toute une série d’informations : siège social dans l’Union européenne ou non, entreprise cotée dans un pays de l’Union européenne ou non, nombre de salariés, chiffre d’affaires annuel, total du bilan. Le schéma ci-dessous détaille les différents cas :

CSRD : quelles entreprises sont concernées, et à partir de quand ?

Toutes les entreprises qui seront soumises à un reporting annuel au titre de la CSRD et qui ne le sont pas encore, doivent insérer une déclaration de performance extra-financière à leur rapport annuel de gestion en attendant d’être soumises au reporting CSRD (article L. 225-102-1 du Code de commerce). L’information des entreprises en matière de durabilité au titre de la CSRD remplace la déclaration de performance extra-financière.

Environ 8 000 entreprises en France sont concernées par la CSRD, et environ 50 000 entreprises en Europe.

CSRD : Quel objectif ?

L’objectif de la « Corporate Sustainability Reporting Directive » (CSRD) est de s’assurer que les entreprises qui y sont soumises partagent des informations sur leurs risques, opportunités et impacts ESG de tous leurs secteurs d’activité. Ces informations doivent être vérifiées par un audit indépendant obligatoire, et publiées sous une forme standardisée et comparable.

Pour les parties prenantes externes de l’entreprise (investisseurs, clients, grand public), les objectifs sont de :

  • Mieux comprendre les risques auxquels font face les entreprises,
  • Pouvoir comparer les entreprises sur leur niveau de vulnérabilité et de préparation à la transition,
  • Pour les investisseurs, se prémunir du risque « d’actifs échoués » (“stranded assets”).

La CSRD vise donc à faire du reporting extra-financier un élément d’une politique de développement durable des entreprises, via la mise en place d’un reporting plus détaillé, applicable à un plus grand nombre d’entre elles. L’objectif est de consolider les objectifs de développement durable dans la stratégie et la gouvernance des entreprises, et de mettre en place d’indicateurs de mesure.

CSRD : Sur quels sujets faut-il publier des informations ?

Les risques, opportunités et impacts ESG à analyser et publier sont regroupés en 10 thèmes de durabilité appelés « ESRS » :

  • Environnementaux (E1 à E5) : 1. Climat, 2. Pollutions, 3. Eau, 4. Biodiversité, 5. Matériaux
  • Sociaux (S1 à S4) : 1. Effectifs internes, 2. Travailleurs de la chaîne de valeur, 3. Communautés affectées, 4. Utilisateurs finaux
  • Gouvernance (G1) : 1. Éthique dans la conduite des affaires
CSRD : les différents thèmes de durabilité sur lesquels faire un reporting
La double matérialité, d’impact et financière, pour l’entreprise

Les thèmes de durabilité doivent être analysés en « double matérialité » (ou en « double importance ») :

  • Comprendre les impacts de l’entreprise sur les limites planétaires et les problématiques sociales
  • Comprendre et « monétariser » les impacts des bouleversements écologiques sur la pérennité économique de l’entreprise.

Un thème de durabilité, ou l’un de ses sous-thèmes et sous-sous-thèmes, est donc considéré comme « matériel » (ou « important ») s’il a un fort impact[1] :

  • sur les sujets sociaux et environnementaux (matérialité d’impact)
  • et/ou sur la performance économique de l’entreprise  (matérialité financière)

Dès lors qu’un secteur d’activité représente moins de 10 % de son CA et n’est pas lié à des impacts eux-mêmes « matériels » (« importants »), l’entreprise n’a pas besoin de l’inclure à son reporting de durabilité. Toutefois, les thèmes du climat et des effectifs internes sont toujours considérés comme « matériels » : l’entreprise doit les inclure dans son reporting de durabilité en toutes circonstances.

Parmi les éléments obligatoires à divulguer sur le thème du climat : l’entreprise doit se doter d’un plan de transition pour rendre son modèle d’affaires et sa stratégie compatibles avec la limitation du changement climatique mondial à 1,5 °C, décrire ce plan dans son rapport annuel, et y publier son bilan d’émissions de gaz à effet de serre[2].

[1] La CSRD appelle « impact » une incidence ou un risque d’incidence (positive ou négative) pour l’entreprise, l’environnement physique ou social, ou une possible opportunité pour l’entreprise.
Dans la CSRD, « matériel » est synonyme de « significatif » ou « important ».
Parler « d’impact fort » implique la définition d’un seuil plancher pour l’impact, au-delà duquel il est considéré comme fort, et en-deçà duquel il ne l’est pas.

[2] Pour les émissions de gaz à effet de serre, l’article R. 225-105 du code de commerce précise qu’elles comprennent les émissions générées « par l’usage des biens et services qu’elle produit ». Ceci implique l’élaboration d’un Bilan Carbone®.

Quel risque à être non-conforme ?

En cas de non-conformité en matière d’information extra-financière, la loi française prévoit les sanctions suivantes :

DPEF : Sur quels points le reporting porte-t-il ?

L’article R. 225-105 du code de commerce détaille les points sur lesquels porte le reporting extra-financier :

Une présentation d’un « modèle d’affaires » qui a pour but de décrire la manière dont l’entreprise crée de la valeur et la préserve à long terme grâce à ses produits et services. L’entreprise peut communiquer sur :

  • son environnement d’affaires,
  • son organisation et sa structure,
  • les marchés sur lesquels elle opère,
  • ses objectifs et stratégies de création de valeur,
  • les tendances et facteurs principaux ayant une influence sur son évolution.

Une description des principaux risques liés à l’activité de l’entreprise et des politiques mises en œuvre pour prévenir, identifier et atténuer la survenance de ces risques. Les informations à fournir relèvent de 3 domaines :

  • Informations sociales : emploi, organisation du travail, santé et sécurité, relations sociales, formation et égalité de traitement
    Effectif, répartition des salariés par sexe, âge, embauches, licenciements, rémunérations, conditions de travail, dialogue social, formation, égalité femmes-hommes, insertion des personnes handicapées, lutte contre les discriminations…
  • Informations environnementales : politique générale, pollution, économie circulaire, changement climatique et protection de la biodiversité
    Prise en compte des questions environnementales, certification, mesures de prévention et réduction des pollutions, utilisation durable des ressources, biodiversité, émissions de gaz à effet de serre[2] et objectifs de réduction…
  • Informations sociétales : engagements en faveur du développement durable, sous-traitance et fournisseurs, loyauté des pratiques
    Impact de la société en matière d’emploi et de développement local, relations avec les parties prenantes, partenariat et/ou mécénat, enjeux environnementaux pris en compte dans la politique d’achat et les relations avec les fournisseurs et sous-traitants, mesures en faveur de la santé et de la sécurité des consommateurs…

Les sociétés cotées en bourse doivent en outre fournir des informations sur la lutte contre la corruption ainsi que les mesures prises en faveur des droits de l’Homme, comme le respect des conventions de l’OIT (Organisation internationale du travail)[3].

Une description des politiques mises en œuvre pour prévenir, identifier et atténuer la survenance de ces risques. Ces politiques présentent les engagements pris au regard d’un risque significatif, et les objectifs d’amélioration associés.

Les indicateurs clefs de performance (KPI) permettant d’évaluer le résultat de ces politiques et de traduire la dynamique d’atteinte des objectifs.

La Déclaration de performance extra-financière annuelle doit être vérifiée par un Organisme Tiers Indépendant (OTI), qui peut être le commissaire aux comptes de l’entreprise. La mission de vérification porte sur la bonne prise en compte des exigences réglementaires et sur l’exactitude des informations figurant dans la DPEF.

[2] Pour les émissions de gaz à effet de serre, l’article R. 225-105 du code de commerce précise qu’elles comprennent les émissions générées « par l’usage des biens et services qu’elle produit ». Ceci implique l’élaboration d’un Bilan Carbone®.

[3] Promotion et respect des conventions sur la liberté d’association, droit de négociation collective, élimination des discriminations en matière d’emploi et de profession, élimination du travail forcé ou obligatoire, abolition effective du travail des enfants.

L’offre du Cabinet Lamy Environnement

Deux options peuvent être envisagées :

  1. Un accompagnement méthodologique :
    Accompagnement pas à pas dans l’analyse en double matérialité de votre activité et l’élaboration de votre reporting extra-financier (CSRD ou DPEF) à travers des échanges réguliers afin que vous puissiez rédiger vous-même votre rapport. Le Cabinet se charge ensuite de relire votre rapport afin qu’il soit conforme aux attentes des OTI (Organismes Tiers Indépendants).
  2. Une solution « clefs en main » :
    Après analyse des données transmises : rédaction d’une version projet de reporting extra-financier (CSRD ou DPEF) sur laquelle des échanges auront lieu.

Pour vous accompagner dans la réalisation de ce rapport, le cabinet Lamy Environnement propose :

  • D’établir avec vous votre « modèle d’affaires »,
  • D’identifier avec vous vos principaux risques extra-financiers, ainsi que les politiques mises en œuvre et leurs résultats,
  • De définir avec vous des indicateurs adaptés aux spécificités de votre secteur d’activité et de votre entreprise.

D’année en année, ces indicateurs vous permettront d’évaluer vos progrès sur l’ensemble des points faisant l’objet d’une obligation de reporting extra-financier.

Le rapport est rédigé pour :

  • être conforme aux obligations réglementaires,
  • constituer un outil de communication en direction de vos clients, de vos actionnaires et de vos partenaires.

Il peut par exemple constituer votre Communication on progress (CoP) dans le cadre de votre adhésion à Global Compact.

Le rapport RSE : une première étape

Le rapport RSE peut constituer une première étape dans la mise en place d’une Politique de développement durable.

L’accompagnement que le Cabinet Lamy Environnement vous propose vous permet de disposer d’un premier diagnostic de votre situation au regard de votre responsabilité sociale et sociétale. Sur cette base, vous pourrez lancer (ou consolider) une véritable politique de développement durable.

Votre démarche RSE peut s’appuyer sur plusieurs référentiels. L’un des référentiels possibles pour les entreprises est le Global Compact des Nations Unies, à partir des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD).

 

Si vous souhaitez élaborer votre reporting CSRD ou votre Déclaration de Performance Extra-Financière, n’hésitez pas à nous contacter.

Pour plus d’information, vous pouvez consulter :

Global compact : référentiel international pour la mise en application des Objectifs de Développement Durable (ODD)

ISO 26000 : Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE)

Démarche RSE, sur la définition de la RSE et les bénéfices que votre entreprise peut en tirer

Fiches conseil

Conseils pour une RSE au service des entreprises du tertiaire.
Comment montrer son engagement dans le développement durable ?

Références

CIAT (Climatisation)

Petroineos (Raffinerie et pétrochimie)

Maurin (Fixations)

Démarche RSE Dragon Rouge (agence de communication)

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Des entreprises plus responsables